Tiens donc. Une chronique littéraire, ce n’est pas vraiment courant en ces lieux ! Pourtant, l’ouvrage qui nous intéresse aujourd’hui évoque, de sa première à sa dernière ligne, la célèbre série de survival horror : Resident Evil. Sous-titré Des zombies et des hommes, nous voici prévenus, le livre abordera aussi bien les jeux que leurs géniteurs, en l’occurrence Shinji Mikami puis, entre autres, Hideki Kamiya. Edité chez Third Editions, c’est donc sur plus de 200 pages que les trois auteurs (Nicolas COURCIER, Mehdi EL KANAFI et Bruno PROVEZZA) reviennent sur le phénomène Resident Evil et sa transformation au fil des décennies.
Avant de commencer cette petite critique du livre, je tiens à préciser que, bien qu’appréciant la série de manière générale (Resident Evil 1 et 4 figurent parmi ma liste d’excellents jeux), je suis très loin de bien connaitre tous les détails de chaque épisode. J’ai donc lu Des zombies et des hommes avec un regard assez neutre, et non celui du fan langoureux ou de l’expert pointilleux.
A préciser aussi que le livre ne contient pas d’illustrations ni de captures d’écran des différents jeux. C’est du texte, du noir et blanc comme on dit. En revanche, la maquette est plaisante (juste un bémol, on galère parfois à se retrouver entre les titres et sous-titres) et la police utilisée reste agréable. Et si je ne suis pas fan de l’illustration sur la couverture classique, soit le logo Umbrella sur fond sombre, je trouve celle de la version collector (une silhouette équipé d’une tronçonneuse sur un fond crépusculaire rouge du plus bel effet) absolument magnifique !
Une fois la préface passée (signée Jaume Balaguero, s’il vous plait), le bouquin démarre sur deux gros chapitres racontant les origines et la création des différents épisodes de la saga des Resident Evil. Très intéressants et ponctués d’anecdotes, les textes apparaissent comme un bon condensé d’informations. Rien d’inédit cependant, mais le travail de regroupement est bien réalisé !
Le chapitre sur l’univers des jeux arrive ensuite. N’ayant que peu d’atomes crochus avec le background de la série, j’ai survolé cette partie. Je ne sais pas si c’est exhaustif sur ce point-là, mais c’est tout de même assez complet, et présenté sous forme chronologique.
On passe alors au chapitre sur le gameplay, qui retrace, au fil de chaque épisode, comment la série a évolué à ce sujet. Un texte par opus donc, c’est assez rapide à lire mais je regrette un peu que l’analyse du gameplay ne soit pas davantage poussée. Les différents mécanismes de la jouabilité sont mentionnés, constatés, un peu décomposés sur certaines particularités, mais, si on connait un peu chaque jeu, on n’apprend rien de particulier. Dommage ! Le chapitre se termine sur Resident Evil 6, logique, tout en prenant le temps d’expliquer pourquoi le jeu fut incompris. Un poil hors sujet, mais il s’agit là d’un point de vue pertinent, intéressant qui conclue à merveille l’odyssée façon gameplay de la série !
Le chapitre suivant concerne… les produits dérivés. Pour tout vous avouer, j’ai trouvé cette partie sans véritable intérêt. On navigue entre jeux sur mobiles et plusieurs pages sur… les films ! Je déteste les films Resident Evil. Bref, un chapitre à oublier pour ma part. Ca tombe bien, car les prochains sont justement les plus intéressants.
Deux gros chapitres de « décryptage », la plus-value du bouquin est bien là. Le premier s’attarde sur le zombie et les inspirations du cinéma, tandis que le second, sur les mécanismes de la peur. Si j’étais pointilleux, je dirais que pour toute la partie sur l’origine et l’historique du mort-vivant dans notre culture (pas mal de pages tout de même), on ne voit pas bien où l’auteur veut en venir, notamment par rapport à Resident Evil. Néanmoins, c’est très intéressant et cela remet un peu les pendules à l’heure sur les films de zombies, surtout que la suite du chapitre fait vraiment le parallèle entre le cinéma fantastique et les jeux de la saga. Pour ma part, il s’agit là du meilleur passage du bouquin, passionnant de bout en bout. S’ensuit alors une analyse des mécanismes de la peur. Tout aussi digne d’intérêt, il subsiste malheureusement quelques redites, comme un nouvel aperçu du bestiaire, déjà mentionné dans les textes précédents, ou encore la partie sur le genre féminin, certes nécessaire, mais pour laquelle je n’ai pas très bien compris sa présence dans « les mécanismes de la peur ». Bref, rien de très gênant de toute manière. La meilleure partie du livre se trouve dans ce duo de chapitres.
J’ai moins accroché sur la partie « héritage de la série ». Un condensé de tout le genre survival horror sans forcément de grandes analyses. Je veux bien que Resident Evil soit la base du genre, et je reconnais que certains héritiers sont évidents (Dino Crisis ou Galerians), mais voir aussi du Left 4 Dead, Outlast ou encore State of Decay dans ces lignes, j’ai du mal à adhérer à ce point de vue.
L’ouvrage se termine alors avec la partie « musique », signée d’un quatrième auteur, l’expert sur le sujet Damien MECHERI. Manque de pot, la partie musicale de Resident Evil n’est pas des plus enthousiasmante et les quelques pages qui lui sont accordées pointent bien ce déficit du doigt, et décomposent pourquoi. Quoi qu’il en soit, c’est bien rédigé et ça se laisse suivre !
Resident Evil : Des zombies et des hommes apparaît donc comme un bon condensé sur la série phare de Capcom. On pourrait toutefois noter quelques fausses notes qui viennent se glisser dans certains passages, mais rien qui empêcherait un amateur de la saga d’y trouver son compte.
Une réponse à “Resident Evil : Des zombies, des hommes et de la littérature”
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