Eternal, ou Eternal Card Game, voilà un nom des plus génériques, et par conséquent un enfer pour les moteurs de recherche. Difficile alors de faire parler de soit et de trouver une place sur le marché des jeux de cartes free-to-play, surtout lorsqu’en face on a Heartstone et ses nombreux dérivés. Mais qu’importe, Eternal est encore en phase d’accès anticipé, dans l’optique de se faire beau et jouable. Tranquillement, il ajuste son équilibrage (déjà très bon), ajoute de nouvelles cartes et peaufine son interface. Pourtant, et cela fait un petit moment que j’y joue, il a tout d’une version finale, et se place en concurrent sérieux contre le glouton Heartstone.
Entre HEX : Shard of Fate (très orienté Magic, complexe et affichant une interface assez immonde) et Heartstone (plus simple dans ses règles, avec une interface au top), Eternal emprunte à la concurrence pour tenter d’en faire ressortir le meilleur. Il faut dire qu’il est réalisé par le studio Dire Wolf Digital, aux côté de quelques anciens de Magic, et le résultat correspond ainsi à leur vision de ce que doit être un jeu de cartes. Les fans de Magic de la première heure crieront au « trop simpliste », tandis que les amateurs d’Heartstone ne quitteront jamais leur poulain favori, mais pour ma part, Eternal fonctionne parfaitement.
Le jeu se joue avec des decks d’une cinquantaine de cartes, auxquelles on rajoute des cartes Sigil (les fameux « terrains » de Magic), de cinq couleurs : Rouge, Vert, Noir, Jaune et Bleu. Il est nécessaire d’accroître sa puissance en jouant des cartes Sigil, avant de pouvoir lancer des sorts ou poser des créatures qui ont un coût en Sigil. Aussi, orienter un deck vers une couleur détermine franchement le style du jeu. Noir pour du Lifeleech (vol de vie) par exemple, ou Bleu pour le Stun (paralysie). Evidemment, on peut mixer les couleurs, et faire du bicolore pour des combinaisons plus efficaces. Dès lors, les manières de jouer se montrent nombreuses, et ce malgré la quantité limitée des cartes disponibles aujourd’hui. Toutefois, l’ajout de nouvelles cartes est régulier, venant étoffer l’éventail de possibilités. Un éventail assez varié au final, grâce aux multiples pouvoirs des créatures. Du Flying (créature volante) au Warcry (cri de guerre, qui donne +1/+1 à la carte suivante lors d’une attaque), en passant par Quickdraw (l’attaquant inflige les dégâts en premier) ou Aegis (résiste à un sort une seule fois), on a l’embarras du choix ! Enfin, une partie d’Eternal se déroule en diverses phases de jeux, durant lesquelles l’adversaire peut intervenir à l’aide de sorts spécifiques. Durant une attaque par exemple, on peut booster une créature au dernier moment pour prendre l’avantage, ou au contraire détruire l’assaillant juste avant qu’il ne frappe. Le système de jeu demande rigueur et anticipation, car il est impossible (sauf capacité particulière) de spécifier une cible aux créatures qui attaquent. Tous les attaquants se dirigent vers le héros adverse, sauf s’ils sont bloqués par des créatures adverses. Une fois l’attaque effectuée, les assaillants seront épuisés lors du prochain tour, et ne pourront bloquer l’ennemi. Les parties sont (assez) rapides et s’enchaînent bien, on ajuste sans cesse son deck, afin de préparer combos et pièges originaux pour le prochain combat !
Côté modes de jeu, rien de fou. Des parties classiques contre l’IA ou d’autres joueurs en ligne, et des Forges (équivalent de l’Arène d’Heartstone) où l’on construit son deck à la volée avec des cartes aléatoires, orientées sur au moins deux couleurs. On trouve aussi du Draft, où les joueurs se partagent des paquets de cartes, en en sélectionnant une seule à chaque fois. Petite précision tout de même pour ces deux derniers modes de jeu (Forge et Draft), toutes les cartes tirées pour le deck reviendront au joueur à la fin de la partie ! Voici une façon sympathique d’obtenir de nouvelles cartes. D’ailleurs, Eternal n’est pas avare dans sa façon de faire gagner des cartes ou des paquets aux joueurs. Nous venons de le voir avec la Forge ou le Draft, qui donnent les cartes du deck construit (en plus d’autres récompenses), mais également des quêtes journalières ou des bonus de partie, qui octroient de l’or (pour acheter des paquets) et des cartes plus ou moins rares. Bref, il est possible de s’amuser rapidement, sans rien dépenser !
Au final, Eternal mérite vraiment que l’on s’y penche. Malgré son état d’accès anticipé, son univers un peu trop générique, et ses modes de jeu basiques, ses propositions, de la construction de decks au déroulement du jeu, se montrent vraiment abouties. D’où la présence de cet article, écrit pour vous faire découvrir ce free-to-play trop méconnu à mon sens ! Testez, de toute manière c’est gratos, et vous m’en direz des nouvelles.
Infos utiles :
- Pour s’inspirer de decks existants : https://www.eternalnexus.com/
- Pour y jouer gratuitement (quand même!), c’est sur Steam que ça se passe : http://store.steampowered.com/app/531640/Eternal_Card_Game/
- Détail à priori anodin, mais qui fait toute la différence chez moi : contre l’IA, si vous ne jouez pas, le jeu reste en pause. C’est à dire que si vous devez partir faire autre chose (au hasard, pour vous occuper de votre bébé), vous reprendrez la partie là où vous l’aviez laissée. Mine de rien, c’est pratique.