Mass Effect 2

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Inutile de le cacher, j’avais été très déçu par le premier opus de la trilogie Mass Effect. J’en attendais plus du studio Bioware, à l’origine de quelques uns de mes RPG favoris. Pas un mauvais jeu certes, surtout vu le final époustouflant, mais un mélange bancal, très mal maitrisé d’action et de jeu de rôle qui m’avait laissé de marbre à l’époque. Cela dit l’histoire, les personnages et surtout l’univers m’intéressaient suffisamment pour que je me colle au second épisode, sorti il y a quand même plus d’un an !

Omega, une ville dirigée par les malfrats. Violence et anarchie sont le quotidien.

Tout d’abord, l’univers est toujours aussi travaillé. On baigne dans un space opera de très bon cru, à la rencontre d’un tas d’espèces extra-terrestres intelligentes (ou non) ou de planètes très hétéroclites. Le codex, accessible depuis le menu, est une mine d’informations. Par exemple il explique comment fonctionnent les moteurs et les boucliers des vaisseaux, le passif de telle ou telle espèces ou encore divers évènements survenus dans le temps, comme des guerres ou des rebellions. Le tout très détaillé, et forcément intéressant pour le mec un peu passionné par la science fiction. Mass effect premier du nom avait déjà mis la barre très haute du point de vue de la cohérence de l’univers et cette suite en remet une couche, même si l’on apprend logiquement moins de chose vu les heures déjà passées à arpenter les galaxies. Bref on est pantois face au soin du détail développé par Bioware. L’aspect graphique n’est pas laissé pour compte et cette cohérence va également se retrouver dans le design, les environnements, en gros toute la direction artistique. Les graphismes sont non seulement magnifiques, mais aussi crédibles par rapport à ce qu’on nous raconte tout au long du jeu. De plus, les environnements sont plutôt diversifiés, même si la saleté et les ruines restent largement prédominantes (ME2 est un jeu sombre aussi bien dans le fond que dans la forme), et ça nous semble naturel. A aucun moment on ne se dit : « Mais c’est quoi ce niveau ? C’est quoi le rapport avec le reste ? ». Ce n’est pas n’importe quel jeu qui peut s’en vanter ! Enfin, si on ajoute des musiques juste parfaites à cet ensemble déjà extrêmement bien construit, et bien on obtient tout simplement un met délicieux que l’on va déguster durant des dizaines d’heures. Miam !

Une discussion avec des Galariens. Ca va peut être mal tourner.

Le premier épisode proposait déjà une lecture similaire de cet univers, mais malheureusement le tout était entaché par un gameplay bancal, situé entre un jeu d’action mollasson et un côté RPG qui avait du mal à s’assumer, et encore plus à nous convaincre. Les concepteurs ont bien compris cela et ont décidé de supprimer une grosse partie du côté RPG (à mon sens ils ont tout supprimé en fait) pour livrer un ME2 complètement orienté action lors des phases de shoot. C’est assumé, ça me plait. Le jeu n’est plus le cul entre deux chaises, c’est un jeu d’action. On garde quand même la fameuse pause instaurée depuis Baldur’s Gate, mais elle ne sert à rien à part palier au manque de boutons des manettes. Ayant fait le jeu sur PC, l’interface aurait pu être nettement mieux travaillée pour ce support. Enfin tout ça c’est du détail, le plus important est que l’on s’éclate à dézinguer les vagues d’ennemis durant les phases d’actions. Je parle de « phase » car le jeu est découpé plus ou moins en deux parties, une d’exploration et une d’action. Durant la première on explore les villes, les planètes hospitalières ou le vaisseau. On interagit avec les personnages, on discute, on achète de l’équipement, on déclenche des quêtes secondaires mais à aucun moment on sort son flingue. C’est la phase pacifique. On choisit ensuite sa mission (le jeu n’est pas linéaire) et après un joli écran de chargement, on est téléporté dans une nouvelle zone et la phase d’action s’enclenche. Un peu comme un niveau où il faut aller d’un point A à un point B et si tu perds, tu recommences au checkpoint. Bref c’est ultra basique, on ne s’emmerde pas chez Bioware mais il fallait oser. A la fin d’une mission, on reçoit les points d’expérience. La somme est fixe et n’a rien à voir avec le nombre d’ennemis tués, la précision ou la rapidité. En général on gagne un niveau par mission et donc quelques points à attribuer dans une compétence spéciale. Celles-ci ont également pris un coup de scalpel et la gestion est beaucoup plus simple. Le côté customisation des personnages est donc très limité, c’est un peu dommage mais on évite le côté lourdingue du premier donc ce n’est pas plus mal. Autre importante nouveauté concernant le gameplay, il n’y a plus le Mako ! Rappelez-vous, c’était une sorte de véhicule tout terrain que l’on conduisait lorsque l’on partait en exploration d’une nouvelle planète. Maintenant, on explore les planètes avec un scanner. C’est tout aussi chiant, mais c’est plus rapide. Cela permet de récolter des ressources afin d’upgrader l’équipement (plus de dégâts aux armes, plus de santé, armure plus résistante, etc.). Etrangement, on prend plus de plaisir à lire les longues descriptions des différentes planètes plutôt qu’à les scanner. Les mini-jeux, ce n’est vraiment pas le point fort de Bioware. De la même manière, les petits exercices de piratage sont super nuls, en plus d’être trop faciles. C’est raté !

Une chance que ce robot soit désactivé. Ils sont coriaces !

Autre point décevant : le système de dialogues. Attention, je ne parle pas des dialogues eux-mêmes qui sont très bien écrits et mis en scène, mais du système de choix des réponses. Après avoir lu partout et dans tous les sens que ce système était révolutionnaire, comportant des choix et des actions jamais vus dans un jeu vidéo (etc.),  j’étais presque enthousiaste ! En fait, le système est classique et sans réelle surprise. Il y a dans la plupart des cas trois choix. Soit on est gentil, soit neutre, soit méchant. Ce sont les réponses de base pour réagir à un dialogue et elles se situent dans la partie droite d’une roue de choix. Dans la partie gauche, on retrouve soit des questions qui n’ont pas d’incidence sur le dialogue mais qui permettent de mieux cerner la situation, soit un choix en bleu qui reviendrait à être très gentil ou un choix en rouge pour être très méchant. Ces choix colorés sont débloqués en fonction de la nature bienveillante ou bad-ass vers laquelle on a orienté Shepard (je ne l’ai pas mentionné mais le héros s’appelle comme ça). Bref c’est vraiment léger, je vous renvoie directement à un jeu comme Planescape Torment ou Fallout pour voir ce que sont vraiment des choix de dialogues. Après les dialogues sont géniaux, c’est con d’essayer de vendre un système bateau alors que c’est le fond qui devrait primer.

La fameuse roue des dialogues.

La mise en scène est globalement très réussie. Il y a toujours quelques bugs  graphiques qui nous rappellent que c’est du software, mais on s’attache vraiment aux personnages et on y croit à ce monde futuriste. De plus, lors de certaines cinématiques on peut effectuer des actions spéciales selon l’orientation de Shepard. Elles apparaissent à l’écran pendant un cours laps de temps. Un clic gauche si on est méchant et le héros va se mettre à tabasser ou carrément exécuter un personnage par exemple, ou un clic droit si on est gentil et là le bonhomme va sauver une vie, ou calmer les ardeurs. Cela reste du QTE hein, rien d’ingénieux non plus, mais ce n’est ni envahissant, ni pénalisant si on loupe le coche. Ce principe renforce encore l’identification avec le personnage principal, c’est plutôt agréable. En parlant de ça, il est important de noter que si vous avez une sauvegarde finale du premier opus, vous pourrez l’importer afin de continuer l’histoire avec quelques bonus, mais surtout en prenant en compte les choix que vous aviez faits lors de cette première partie. C’est impressionnant de cohérence, et sachant que Mass Effect 3 fera de même avec les sauvegardes du second, j’en ai l’eau à la bouche. Mais pas de spoiler !

Une des premières rencontres. Mémorable.

Un petit mot sur l’histoire du coup, assez particulière dans sa construction et finalement bien avare en rebondissements. Pour faire court, on passe les trois quarts de son temps à recruter des équipiers et à faire leur quête de loyauté. Il y a malheureusement très peu de missions concernant l’histoire principale. Celles-ci représentent des sortes de paliers qui débloquent les futures missions annexes ou recrutements. En effet, à chacun de ses paliers on est complètement libre de faire les missions dans l’ordre que l’on veut. Le jeu n’est pas linéaire mais c’est une fausse liberté. On ne peut pas vraiment échapper à la construction du jeu. Je ne pointe pas ça du doigt comme un défaut, mais le ressenti est étrange, comme si on t’offrait une liberté artificielle. Outre ce détail, les personnages rencontrés sont géniaux, avec un design toujours juste et convaincant. Passer son temps à recruter devient donc une partie de plaisir vu les énergumènes. Comme évoqué précédemment, ce second épisode est plus sombre que le précédent. Cela se ressent vraiment dans les personnages secondaires, tourmentés au possible. Ils ont tous un passé assez atroce. On s’y attache, avec une réelle envie de les aider dans leurs soucis. Bref totale réussite pour les personnages, heureusement car le pari de baser presque toute l’aventure sur eux était plus que risqué.

Mordin Solus, un de mes personnages préférés.

Pour résumer, Mass Effect 2 m’a conquis. Une très agréable surprise et surtout un travail extraordinaire sur le background et la cohérence de la trilogie de la part de Bioware. L’orientation assumée vers le genre action / aventure fait également un bien fou. On n’a plus du tout l’impression de subir un gameplay bâtard, l’évolution va dans le bon sens. Ce jeu est une franche réussite et je vous conseille vivement de vous lancer dans la trilogie. Si on gagne encore en qualité avec le prochain et dernier opus, on devrait assister à quelque chose de puissant.

Je vous laisse la surprise de savoir ce que c’est !

 

 


2 réponses à “Mass Effect 2”

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