Ne vous êtes vous jamais senti complètement à côté de la plaque en n’accrochant pas à un jeu vidéo à l’unanimité encensé par la critique et le public ? Oui, bien entendu, ça arrive. Souvent, on ne peut rien y faire, le jeu ne plait pas, et ce pour plein de raisons. Tant pis. En revanche, il s’agit parfois d’un état d’esprit passager, par exemple récalcitrant au genre de jeu, à son rythme ou sa direction artistique. Difficile de continuer à jouer dans ces conditions, mieux vaut arrêter et le reprendre plus tard, avec une autre approche, un autre état d’esprit.
C’est exactement ce qui m’est arrivé avec Outer Wilds, auquel j’ai depuis accordé un article dithyrambique. Les premiers pas dans Outer Wilds m’avaient laissé de marbre. Je trouvais le jeu lent et peu intéressant (le début est assez poussif, avouons le tout de même). Je l’ai donc laissé de côté pour quelques temps, avant d’y revenir, curieux et prêt à jouer à un jeu au rythme plus posé. Cette fois ci, la proposition a fonctionné à 100% avec moi, et Outer Wilds est même devenu un incontournable de mon Top 5 jeux vidéo ! Au delà de simple persévérance, j’ai recommencé l’aventure du début du jeu sans même ressentir le moindre ennui sur la première heure de jeu. J’ai vraiment vécu l’expérience différemment, puis la suite du périple m’a subjugué jusqu’à la dernière seconde.
Autre exemple avec Subnautica, qui ne m’avait pas forcément convaincu sur les quelques heures de découverte que je lui avait accordées à sa sortie. A vrai dire, j’ai une forte réticence avec tout ce qui est craft, et Subnautica impose une importante partie de craft dans son gameplay. Je me sentais perdu dans ce système, et ne voyait pas forcément l’autre attrait majeur du jeu : l’exploration. A force de lire des critiques élogieuses sur ce jeu, et vraiment l’impression d’être passé à côté, j’ai quand même fini par me pencher une seconde fois dessus des mois plus tard. Malgré de nouveaux grincements de dents sur le système de craft, j’ai réussi à m’immerger (c’est le cas de le dire) entièrement dans sa proposition d’exploration sous-marine. Si bien, que ces sensations fortes liées à l’inconnu et la découverte ont occulté totalement mon allergie au craft. Le voyage offert par Subnautica est unique, intense, à la fois hostile et extraordinaire, et certaines séquences du jeu m’ont marqué comme jamais.
Dernièrement, c’est avec The Legend of Zelda: Breath of the Wild (on va dire Zelda BotW, n’est-ce pas) que j’ai vécu une expérience similaire. En effet, j’avais parcouru une (assez petite, avec le recul) partie du jeu quelques années auparavant, sans vraiment accrocher, mais sans grosse contrariété non plus. Je trouvais le jeu sympathique, et… c’est tout ! J’ai du lire ou entendre beaucoup trop de choses à son sujet lors de sa sortie, et j’avais du mal ressentir ce plaisir de la découverte en jouant moi-même à ce Zelda. Bref, j’ai laissé ma partie un temps, puis ce temps s’avéra trop long pour relancer sereinement la sauvegarde. Je ne savais plus où j’étais, ni même comment jouer, et ne souhaitais pourtant pas perdre les heures déjà passées sur BotW. J’ai donc encore attendu un peu, et finalement décidé de relancer une nouvelle partie, et me « retaper » le premier niveau tutoriel assez conséquent. Cette fois-ci, l’alchimie a fonctionné, et j’ai tout simplement dévoré le jeu. Quelle aventure magnifique, ce Zelda BotW mérite amplement toutes ses lettres de noblesse !
Là où je veux en venir, à l’aide de ses trois exemples qui ont finalement marqué ma vie de joueur, c’est qu’il faut parfois attendre le bon moment avant de se lancer dans certains jeux. Une histoire d’état d’esprit, comme je le soulignais en introduction, mais c’est aussi résister quelques fois à la tendance de tout consommer en masse. Vouloir poncer les jeux à leur sortie, coûte que coûte, ça n’aide pas forcément à apprécier les titres à leur juste valeur. Non pas que tous les jeux moyens vont devenir exceptionnels avec un peu plus de recul, loin de là – combien de jeux ai-je définitivement abandonné pour que les trois élus aient leur place dans cet article ? – mais si tout le monde autour de vous considèrent un jeu comme excellent, c’est bien qu’il a quelque chose à proposer ! Et ce quelque chose, peut-être le verrez-vous quelques mois plus tard, avec un regard nouveau.
5 réponses à “Redonner sa chance à un jeu vidéo”
[…] pour Subnautica, les premières minutes mettent en scène le crash du vaisseau du joueur sur une planète inconnue. […]
[…] Réflexions sur l'inconnu dans le jeu vidéo dans Redonner sa chance à un jeu vidéo […]
[…] sujet on est d’accord, mais j’aime ! -, ou des chroniques sur des jeux avec toutefois des angles spécifiques. En résulte des textes pas forcément longs, mais qui lancent une idée ou étudient un point […]
[…] sans doute davantage apprécié à une autre période, avec un autre état d’esprit, un phénomène que j’évoquais dans un précédent article. Je vous raconte ça pour une raison très simple : j’aime beaucoup le second volet, alors […]
[…] ledit jeu pour accompagner la sortie de sa suite, Remnant 2, dans l’optique d’une seconde chance parfois surprenante, et cette fois-ci, j’ai beaucoup apprécié l’expérience. Toujours ce premier boss […]